La semaine a été riche en événements pour les banques centrales mondiales, avec notamment un message accommodant de la Fed et, dans une logique similaire, la reconnaissance par la Banque d’Angleterre de l’amélioration des perspectives, mais le tout sans changement monétaire notable dans les pays développés. Pendant ce temps, les banques centrales des pays émergents ont été bien plus actives et prudentes pour faire face aux risques liés à la stabilité macroéconomique et, plus particulièrement à l’inflation. La semaine a été marquée par deux hausses anticipées et plus importantes que prévu de la part de la banque centrale turque (CBRT) et brésilienne (BCB) et par une hausse plus tôt que prévu par la banque centrale russe (CBR).
La hausse de 200 points de base (pb) à 19 % (contre 100 pb attendus par le consensus) du taux directeur de la CBRT est la conséquence de la détérioration des perspectives d’inflation (hausse des prix du pétrole et des importations, faiblesse récente de la lire en raison de la hausse du taux des obligations du Trésor américain à 10 ans) et, de manière surprenante, des signes de croissance du crédit.
La hausse plus importante que prévu annoncée par la BCB (75 pb contre 50 pb attendus) à 2,75% s’est accompagnée d’une autre hausse de même ampleur annoncée en amont de la prochaine réunion en mai. Selon la Banque, cette annonce anticipée est nécessaire pour éviter que l’inflation, qui augmente rapidement en ce moment, ne dépasse la cible en 2022.
Enfin, la CBR, troisième banque à durcir sa politique, a haussé son taux directeur de manière anticipée de 25 pb à 4,50%, en raison d’une demande intérieure plus forte que prévu, d’une amélioration des perspectives de vaccination et des perspectives de soutien budgétaire et, surtout, d’une hausse de l’inflation et des risques inflationnistes.
Source : Amundi