Malgré les déboires épidémiques européens, les investisseurs restent encouragés par la perspective donnée par les vaccins et les politiques de soutien, mais aussi par la résilience de l’économie. Les attentes justifiées de reprise économique sont déjà en grande partie dans les prix, mais peut-être pas encore au point où un changement de stratégie s’impose.
Pour un continent enlisé dans une épidémie qui semble parfois interminable, les indicateurs économiques publiés ces derniers jours sont encourageants (graphique 1). Il se confirme d’abord que les entreprises européennes participent à plein au boom industriel mondial en vigueur depuis l’été dernier. Le PMI du secteur industriel de la zone euro a même atteint le niveau de 62.4, du jamais vu depuis que la société Markit publie cet indicateur (soit depuis juin 1997).
Par ailleurs, la confiance des consommateurs européens rebondit nettement, ceux-ci anticipant le bout du tunnel épidémique et bénéficiant d’une confortable situation financière grâce à l’épargne accumulée pendant les périodes successives de confinement. Enfin, le secteur des services continue de souffrir, mais moins que prévu. C’est dans ce secteur que l’on verra le plus fort rebond en fin de confinement, comme on commence à le voir au Royaume-Uni (graphique 2).
C’est dans l’attente de ce dénouement que les investisseurs continuent bon an mal an à privilégier les valeurs les plus cycliques des marchés européens des actions. Ce mouvement est déjà très mur, ces valeurs retrouvant souvent les multiples de capitalisation qu’elles avaient en 2017. En relatif aux valeurs défensives, elles conservent cependant une réserve de surperformance (graphique 3). Nous conservons donc une surpondération des valeurs cycliques dans nos portefeuilles.
La maturité du processus de surperformance des valeurs cycliques européennes nous conforte cependant dans l’idée qu’il faut se méfier des logiques binaires et maintenir des stratégies de diversifications des thématiques. Celles-ci peuvent être soient structurelles (numérisation), soit conjoncturelles (les valeurs post-Covid), soit les deux (transition énergétique, relances vertes).
Nous sommes par ailleurs un peu perplexes quant à l’idée – souvent évoquée ces derniers temps – qu’il faudrait désormais privilégier à tout prix une approche « value » et se débarrasser des valeurs dites « de croissance ». Cette idée génère en réalité beaucoup de malentendus car chacun semble avoir une définition différente de ce qu’est la « value ». Notre approche continue donc de combiner analyse des valorisations, perspectives de résultats et gestion des risques sur la base d’un scénario central de marché.
Source : Dorval Asset Management