Points clés
- Les États-Unis ont élaboré un plan de 2 250 milliards USD de dépenses pour moderniser les infrastructures et inverser six décennies de sous-investissement
- Les dépenses étant réparties sur plusieurs années, nous ne nous attendons pas à une accélération permanente de l’inflation
- La Chine continue de dépenser plus que le reste du monde et l’UE dispose d’un budget pour rénover ses infrastructures
- Certaines entreprises bénéficieront du plan américain, tandis que d’autres risquent de souffrir d’un relèvement de l’impôt sur les sociétés. La sélection de titres est cruciale.
La Chine a coulé plus de béton entre 2018 et 2019 que les États-Unis durant tout le 20ème siècle. L’Amérique peut désormais inverser des décennies d’investissements au ralenti et renouveler ses infrastructures vieillissantes grâce à un programme de dépenses de 2 250 milliards USD. Ce qui offre l’opportunité unique d’investir dans les gagnants potentiels de la nouvelle économie.
La relance économique post-pandémie est l’occasion de rénover les infrastructures, un domaine qui a manqué d’investissements depuis la grande crise financière de 2008-2009. La nécessité d’investir dans les infrastructures ne se limite pas aux États-Unis, même si elle y est spécialement impérieuse. En 2017, la Banque mondiale a calculé que l’écart entre les dépenses des États-Unis et les besoins du pays en investissements d’ici 20 ans pourrait s’élever à 3 800 milliards USD, soit le double de l’écart constaté en Chine (1 900 milliards USD). Après plusieurs décennies d’investissements pour moderniser son économie, la Chine se situe à un stade de développement différent ; le pays consacre déjà plus de 5% de son produit intérieur brut à des projets d’infrastructures.
Le « plan américain pour l’emploi », proposé le 31 mars par l’administration Biden, permettrait d’inverser des décennies de « désinvestissements » publics américains et de placer l’économie sur des fondements durables pour l’avenir. La proposition souligne que les États-Unis sont classés au 13e rang mondial pour la qualité de leurs infrastructures. Au cours des soixante dernières années, les dépenses du gouvernement fédéral américain en matière d’infrastructures ont reculé de plus de moitié en pourcentage du produit intérieur brut, passant de 3,8% dans les années 1960 à 1,6% durant la dernière décennie.
Les gigantesques projets de génie civil réalisés au cours du siècle dernier doivent être renforcés, remplacés ou recyclés. Selon un rapport publié le mois dernier par la Société américaines des ingénieurs civils (ASCE), les barrages, les digues, les routes, les écoles, les systèmes de transport en commun, les déchets dangereux et les infrastructures du transport aérien du pays sont en mauvais état et n’ont pas connu de réelle amélioration entre 2009 et 2021. Pour remédier à cette situation, l’ASCE a estimé que les infrastructures américaines nécessiteront un investissement de 2 390 milliards USD durant la prochaine décennie.
Source : Lombard Odier
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