Pandémie: En Europe continentale les préparatifs pour une réouverture graduelle des économies se poursuivent. Evidemment cette dynamique sera déterminée par l’évolution de la pandémie et des vaccinations. Mais, une accélération de la levée des restrictions de mobilité à partir de mai est aujourd’hui le scénario le plus probable. En revanche, la préoccupation monte sur la situation en Inde. Ainsi, la France, devrait envoyer des ressources en oxygène pour le traitement des malades et les Etats-Unis devraient aider le pays avec des moyens pour accroitre la production de vaccins et avec des doses non-utilisées outre-Atlatique du vaccin d’AstraZeneca.
Politique : Le sommet sur le Climat, organisé par le président Biden, qui s’est tenu de manière virtuelle vendredi dernier, peut être vu comme un succès dans la préparation de la COP26 qui aura lieu à l’automne prochain au Royaume-Uni. Un succès par le nombre de participants, y compris la Chine et la Russie, et surtout par le simple fait que ceci représentait le vrai retour des Etats-Unis dans la lutte contre le réchauffement du climat, mettant ainsi fin aux années Trump. Peu de mesures concrètes ont été annoncées, si ce n’est des objectifs de plus en plus ambitieux pour réduire les émissions de CO2. Les pays de l’Union Européenne, juste avant le sommet, se sont mis d’accord de réduire de 55% les émissions des gaz à effet d’ici à 2030 par rapport à 1990. Ceci afin d’assurer l’objectif de la neutralité carbone d’ici 2050. D’autres trajectoires plus ambitieuses ont aussi été annoncées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada ou le Japon. Néanmoins, pour certains experts ces objectifs restent insuffisant, mais surtout les mesures concrètes qui devraient permettre de les atteindre restent peu claires. Surtout, le nécessaire besoin d’une une hausse du prix du carbone est encore un sujet qui n’est pas abordé de manière commune.
Marchés : La bourse américaine a bien rebondi depuis la baisse provoquée par les annonces attendues de hausse des impôts sur les gains en capital. Ce rebond a été possible aussi par la poursuite des bonnes nouvelles au niveau macroéconomiques. En effet, vendredi nous avons eu les résultats préliminaires pour le mois d’avril pour le PMIs aux Etats-Unis. Ils se sont montré plus robuste qu’attendus, comme ça avait été le cas en Europe. En fait, les indices PMI de Markit ont atteint les niveaux les plus élevés depuis que les indices existent. Ainsi, comme attendu, on devrait connaître une période d’expansion très forte sur les quelques trimestres avenir, notamment grâce au maintien de politiques économiques de soutien extrêmes et évidemment les effets d’ouverture de l’économie.
Le marché américain a presque comblé le léger trou d’air provoqué par les rumeurs d’annonces cette semaine par le président Biden de hausse des impôts sur les gains en capital. En partie, ce changement de dynamique a été rendu possible par la persistance de bonnes statistiques macroéconomiques, supérieures aux attentes. En particulier, à la fin de la semaine dernière, les enquêtes PMI préliminaires pour les Etats-Unis pour le mois d’avril, dans le sillage des bons résultats en Europe, sont ressortis à des niveaux historiquement élevés. En fait, que ce soit pour l’indice manufacturier ou celui de services résultat on a atteint les niveaux les plus élevés depuis la création de ces indices.
Nous aurons la première estimation du PIB américain pour le 1T21 ce jeudi. Compte tenu des statistiques très fortes du mois de mars, il est probable que la croissance ait été bien plus forte qu’attendue. Elle devrait dépasser les 1,5% sur le trimestre, se situant plus proche des 2%, soit autour des 7,5% annualisés.
La dynamique de croissance actuelle devrait se maintenir voire s’accélérer au 2T21 quand les effets du deuxième plan de soutien joueront à fond. Un des effets collatéraux reste celui des tensions sur les chaines de production, tel que de nouveau ressortis dans les enquêtes de PMI, même si un léger mieux, mais très léger, semblait s’opérer sur le dernier mois.
La question que posent ces tensions est évidemment est celle sur la dynamique des prix. Combien les hausses de prix subie par les producteurs vont se traduire sur les prix finaux. Nous commencerons à y voir unpeu plus clair au cours de ce trimestre mais plutôt sur le trimestre prochain.
Pour l’instant, il est probable que la Fed, nous dira ce mercredi qu’elle anticipe toujours une modération rapide de la dynamique des prix, après l’essoufflement des effets temporaires de la forte poussée de l’activité dans cette phase d’ouverture de l‘économie et des effets de base liés à la chute brutale de l’activité l’année dernière.
Les tensions que nous voyons sur certains prix se voient aussi, comme nous le savons, sur le prix des actifs. Une des tendances fortes de cette reprise avec des conditions de crédit extrêmement attrayantes a été l’envolée des prix des maisons. Au total, les effets de la pandémie ne sont même pas visibles sur le prix médian de vente des maisons existantes. La hausse, déjà forte des années précédentes, s’est poursuivie de manière remarquable. Ça fait plusieurs années que le pic atteint lors de la crise immobilière de 2008-2009 a été dépassé. Une des raisons à cette tension sur le prix teint aussi au manque de logement disponibles. Cette tension sur les prix explique sûrement le tassement sur les ventes sur les derniers mois. Ceci semble porteur pour l’activité de construction dans ce contexte monétaire si accommodant. En même temps, on suivra les effets potentiels que ceci pourrait avoir sur les loyers dans le mois et trimestres à venir.
La saga du Bitcoin continue. Evidemment, le caractère encore très spéculatif de cet instrument financier en a fait un victime des annonces sur la hausse des impôts sur les gains en capital. Le Bitcoin a perdu ainsi plus de 20%. Un rebond semble s’enclencher, mais ce mouvement est un nouveau rappel de sa volatilité extrême, qui continue de le disqualifier comme une « vraie » monnaie de substitution aux monnaies existantes emises par les Etats souverains.
Source : La Banque Postale Asset Management
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