Alors que le monde est de plus en plus sensible à l’importance de l’économie bleue, la communauté financière est en mesure d’apporter une aide précieuse, et elle a le devoir de le faire.
EN QUOI LES ENJEUX RELATIFS AU CAPITAL NATUREL ET À L’ÉCONOMIE BLEUE SONT-ILS LIÉS AU DÉVELOPPEMENT DURABLE ?
Le thème de l’économie bleue correspond parfaitement aux Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies, notamment les numéros 14 (vie aquatique) et 13 (mesures relatives à la lutte contre le changement climatique).
L’économie bleue est un thème environnemental qui a trait à la préservation du capital naturel : préservation de la biodiversité et atténuation des effets du changement climatique. Mais elle présente aussi une dimension sociale fondamentale : accès aux stocks de poissons pour les populations des régions littorales, réduction de la pollution de l’air et des déchets plastiques, protection des écosystèmes côtiers et créations d’emplois dans le tourisme responsable.
C’est pourquoi il est tout aussi important de parler de l’économie bleue dans l’univers de la finance. Ce n’est pas seulement une question de changement climatique, qui est un thème couvert par la majeure partie des investissements de nos jours ; il s’agit aussi de créer des bienfaits environnementaux et sociaux, et plus généralement de soutenir une croissance durable.
QUELS SONT LES PRINCIPAUX CRITÈRES PRIS EN COMPTE PAR UN ANALYSTE ESG DANS LE THÈME DE L’ÉCONOMIE BLEUE ?
La première chose à faire est de définir dans quelle mesure les activités d’une entreprise dépendent des océans et des écosystèmes marins. On analyse ensuite l’impact de ces activités sur la santé des océans.
Toute activité économique produit un impact. Le rôle de l’analyste consiste à mettre en évidence les meilleures pratiques dans chaque secteur d’activité de l’économie bleue. Par exemple, les pêcheries peuvent améliorer leurs techniques pour limiter les prises accessoires et prendre en considération les stocks de certaines espèces, afin d’éviter la surpêche.
Autre exemple, les sociétés de navigation, qui peuvent limiter la pollution marine due au carburant et aux eaux de ballast, et trouver des moyens d’éviter les collisions avec les baleines.
COMMENT ÉVALUEZ-VOUS LE CAPITAL NATUREL ? QUE FONT LES ENTREPRISES POUR PROTÉGER SA VALEUR ?
D’un point de vue général, un gérant financier comme BNP Paribas Asset Management peut lancer une stratégie thématique axée sur l’économie bleue pour fournir aux investisseurs une solution spécifique dédiée aux océans. C’est une façon de montrer que la nature a de la valeur.
Par exemple, la valeur économique fournie par les forêts de mangrove mexicaines en termes de protection contre les tempêtes, de ressources de pêche et d’écotourisme est estimée à 70 milliards USD par an.
Certaines entreprises impliquées dans la protection des écosystèmes côtiers peuvent donc faire le choix de solutions liées à la nature, comme planter des forêts de mangrove au lieu de construire une digue en béton.
QUE PEUT FAIRE UNE SOCIÉTÉ DE GESTION D’ACTIFS À CET ÉGARD ?
Pour une société comme BNP Paribas Asset Management, plusieurs initiatives sont possibles :
- Promouvoir ce thème en proposant une solution d’investissement dédiée
- Sensibiliser les investisseurs privés et professionnels sur le rôle des océans dans le changement climatique, l’alimentation, l’énergie, etc.
- Engager le dialogue avec des entreprises du secteur, pour s’assurer qu’elles réduisent le plus possible leur impact sur les océans
- Défendre une plus grande transparence.
Nous avons par exemple analysé l’approche des entreprises de biens de consommation dans leurs achats de fruits de mer, de plastique et d’emballages. Les conclusions de cette étude ont été publiées par Natural Capital Coalition, une communauté internationale qui rassemble plus de 300 entreprises autour de la thématique du capital naturel.
À VOTRE AVIS, S’AGIT-IL SEULEMENT D’UN THÈME EN VOGUE OU VA-T-IL S’INSCRIRE DANS LA DURÉE ? QUEL PEUT ÊTRE SON IMPACT RÉEL ?
C’est un thème de développement durable qui gagne très vite en importance, bien au-delà des tendances et des modes passagères.
Les gens sont de plus en plus sensibles à l’économie bleue et les besoins d’investissement sont considérables. Dans ce domaine, BNP Paribas Asset Management ambitionne de faire figure de pionnier, comme en 2008 avec le lancement de la première stratégie d’ETF bas-carbone, et en 2019 avec la première stratégie axée sur l’économie circulaire.
Nous constatons l’apparition de fonds d’impact et d’ « obligations bleues », qui ont de véritables effets sur la conservation des océans en permettant par exemple de créer des zones marines protégées et de préserver les forêts de mangrove et les récifs coralliens.
ÉCONOMIE BLEUE ET INVESTISSEMENT
En tant que thème général lié à la durabilité, l’économie bleue est totalement en phase avec les priorités d’investissement durable de BNP Paribas Asset Management. Ceux-ci sont la transition énergétique, la protection de l’environnement ainsi que l’égalité et la croissance pour tous.
Nous sommes convaincus qu’investir dans l’économie bleue favorisera des avancées dans la lutte contre le changement climatique et aidera à pérenniser les océans dans leur fonction d’absorption des émissions de carbone liées à l’activité humaine. Ces placements conviennent aux investisseurs placés dans une perspective de long terme, soucieux de contribuer à un avenir plus vert et d’avoir un impact positif.
Nous pensons que la communauté financière peut jouer un rôle majeur en encourageant les entreprises liées à l’économie bleue à adopter de meilleures pratiques. À mesure que la cause de l’économie bleue gagnera en visibilité, les investisseurs pour qui la préservation des ressources marines est une priorité verront se multiplier les opportunités pour financer des entreprises qui développent des projets liés aux océans et au milieu marin.
Lectures complémentaires :
Plus d’informations sur l’investissement durable
Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur à la date de publication, sont basées sur les informations disponibles et sont susceptibles d’être modifiées sans préavis. Chaque équipe de gestion de portefeuille peut avoir des opinions différentes et prendre des décisions d’investissement différentes pour différents clients. Ce document ne constitue pas un conseil en investissement.
La valeur des investissements et les revenus qu’ils génèrent peuvent aussi bien diminuer qu’augmenter et il est possible que les investisseurs ne récupèrent pas leur mise de fonds initiale. Les performances passées ne sont pas une indication fiable des performances futures.
L’investissement dans les marchés émergents, ou dans des secteurs spécialisés ou restreints, est susceptible d’être soumis à une volatilité supérieure à la moyenne en raison d’un degré élevé de concentration, d’une plus grande incertitude parce que moins d’informations sont disponibles, qu’il y a moins de liquidité ou en raison d’une plus grande sensibilité aux changements des conditions du marché (conditions sociales, politiques et économiques).
Certains marchés émergents offrent moins de sécurité que la majorité des marchés internationaux développés. C’est pourquoi les services de transactions de portefeuille, de liquidation et de conservation pour le compte de fonds investis dans les marchés émergents peuvent présenter un risque plus important.
Source : BNP Paribas AM